RDC: Est : l’Unicef alerte sur une crise « systémique » des violences sexuelles contre les enfants
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Alors que les négociations entre le gouvernement congolais et la rébellion du M23 se poursuivent à Doha, l’Unicef a tiré la sonnette d’alarme ce vendredi sur une explosion des violences sexuelles contre les enfants dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). L’agence onusienne parle d’une ** »crise systémique »**, avec des milliers de mineurs violés en seulement deux mois.
Un chiffre effroyable : un enfant violé toutes les 30 minutes
Lors d’un point de presse, James Elder, porte-parole de l’Unicef, a révélé des statistiques glaçantes : « Des milliers d’enfants ont été victimes de viols et de violences sexuelles depuis le début de l’année. Dans certaines zones, c’est un enfant violé toutes les 30 minutes. » Ces violences, principalement perpétrées par des groupes armés dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, s’inscrivent dans un contexte de conflit persistant malgré les efforts de médiation internationale.
Une crise aggravée par l’insécurité et l’impunité
L’Unicef dénonce une « culture de l’impunité » qui favorise ces crimes. Les déplacements massifs de populations, la présence de milices et la faible présence de l’État accentuent la vulnérabilité des mineurs. « Beaucoup de victimes n’ont pas accès aux soins médicaux ou psychologiques, et les auteurs ne sont presque jamais poursuivis », a déploré Elder.
Appel à une mobilisation internationale
Face à cette situation, l’Unicef exhorte la communauté internationale à « renforcer la protection des civils » et à « financer des programmes d’assistance » pour les survivants. L’organisation demande également aux belligérants de « cesser immédiatement ces atrocités » et aux autorités congolaises de « mettre fin à l’impunité ».
Des négociations en cours à Doha
Ces révélations interviennent alors que des pourparlers ont repris mercredi entre Kinshasa et le M23, sous médiation qatarie. Si les discussions portent sur un éventuel cessez-le-feu, la question des violences contre les civils, notamment les enfants, reste un angle mort des négociations.
Les résultats préliminaires de l’enquête de l’Unicef devraient être publiés dans les prochaines semaines, tandis que les ONG locales pressent le gouvernement d’agir avant que la crise ne s’aggrave davantage.
Par Jérôme Wailifu